Son père Jean-Pierre, Marie-Galantais  est  né esclave, il a reçu le nom patronymique de Légitimafau de sa mère Jeanne, venant du latin  que l’on traduit en français par « nous légitimons ».

Hégésippe est élevé dans les faubourgs de Pointe-à-Pitre, entre le boulevard Chanzy, le Morne Miquel et le quartier de l’Assainissement. À la mort de son père, lors du naufrage de son canot « Béatrice » à la rade de Pointe-à-Pitre, près de l’ilet Frégate, Hégésippe Légitimus se retrouve sous la tutelle successive de Montout un homme d’origine  Haïtienne, de son oncle Saint-Prime Légitimafau puis de son frère aîné Emmanuel.

Hégésippe Légitimus va alors fréquenter l’école religieuse des frères de Ploërmel, la seule qui existait avant que le Sénateur Alexandre Isaac n’instaure l’école publique en 1880. Il fréquenta aussi le lycée de la colonie en 1883 (qui deviendra le lycée Carnot). En 1888, Légitimus y sera inscrit par son oncle Saint-Prime.

Doué d’un tempérament très combatif, intelligent et observateur, l’élève Légitimus ne tarde pas à se rendre compte de l’ostracisme dont on frappait les jeunes gens de sa condition dont une infime minorité fréquentait le lycée colonial.

Un incident, lui offrit le moyen d’intervenir en faveur d’un de ses camarades qui avait fait l’objet de brutalité d’un employé du lycée, il menace ce dernier d’une correction. Cette altercation va lui valoir le respect de ses camarades et trouve grâce auprès des fils de blancs créoles, des amis et des partisans.

Renvoyé du lycée colonial, il passe ses années dans les quartiers populaires de Pointe-à-Pitre, au contact des humbles, à rassembler les doléances des uns et des autres.
C’est ainsi qu’il crée en 1888, le Comité de la Jeunesse Républicaine, le CJR composé d’ouvriers, d’un enseignant et de jeunes lettrés, pour certains encore lycéens.

Le 14 juillet 1891, Légitimus et le CJR crée le journal « le peuple ». L’hebdomadaire propose des articles peu conventionnels pour l’époque. Ces articles sont anglés sur la condition du peuple mais sans pour autant se réclamer d’une idéologie politique précise.

A la même période le mouvement structure son influence en créant le Groupe Ouvrier de la Guadeloupe, regroupant des travailleurs manuels membres et sympathisants. Ce mouvement s’étend alors  sur différentes communes de la zone sucrière en créant des associations syndicales et des sections du CJR. 
 Mais, c’est à Pointe-à-Pitre que le mouvement s’initie à la politique en s’opposant à la municipalité d’Armand Hanne lors des élections municipales du 27 mai 1892.

14 juillet 1893, au cours du banquet du parti socialiste, Légitimus est proposé pour représenter le parti ouvrier aux élections législatives du 20 août. Il ne gagne pas mais son assise politique se dessine dans les zones sucrières.
Il connaitra sa première victoire électorale lors des élections partielle, dans le canton du Lamentin, face à Edgar Beauvarlet.
Dès lors, fort de cette victoire, il intègre la donne du combat électoral comme levier d’ascension sociale et, le conseil général comme la clé.

Mai 1898, il est élu député et, en octobre de la même année devient Président du Conseil Général de la Guadeloupe.

En 1904, Légitimus devient Maire de Pointe-à-Pitre.

Son arrivée en politique coïncida avec l’émergence d’une nouvelle classe, proche du corps social qu’il représente, celle des démunis et particulièrement celle des noirs.

Légitimus favorisa l’émancipation sociale et politique des guadeloupéens, quitte à s’allier aux partis opposants. Il fut considéré tout au long de sa vie comme le porte-parole des noirs ; un leader connu dans toutes  les Antilles et au plan national.