Économie

jeudi, 15 août 2013 04:45

L’industrie et la production locale face à leur avenir en Guadeloupe : entre mutations subies et reconfigurations voulues ?

Depuis la départementalisation, l’économie et la société guadeloupéenne se sont considérablement transformées, au rythme des avancées scientifiques et technologiques bien sûr, mais également sous les influences de l’entremêlement d’une multitude de facteurs au rang desquels les mutations professionnelles, le développement du salariat féminin, les goûts des consommateurs, l’ouverture au monde, le fait environnemental, etc.

Des activités phares de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire, qui constituaient de véritables poids lourds dans la formation de la valeur ajoutée, ont perdu de leur influence pour être relégués aujourd’hui au second plan. Des métiers qui occupaient une large part de la population active ont vu le recul de leurs positions pour laisser la place à d’autres. En des laps de temps relativement courts, des nouveaux métiers se sont structurés pour donner lieu à l’émergence de filières et pour s’installer sur tous les territoires de l’archipel.

Aurait-on eu idée que les activités et métiers traditionnels agricoles allaient connaître un tel déclin, alors même que les besoins de nourrir la population sont et resteront toujours présents ? Aurait-on parié que la téléphonie allait provoquer aussi rapidement autant de bouleversements dans la vie des guadeloupéens ?

Mais au bout de ses six décennies d’évolution sous la houlette de son régime institutionnel particulier au sein de la nation française et de la Communauté européenne, la région Guadeloupe fait face à un bilan plus que mitigé laissant ressortir clairement que les transformations sociétales peuvent être largement en déphasage avec le progrès économique et l’épanouissement de la population.

Les réalités implacables des indicateurs économiques et sociaux de l’avant janvier-mars 2009 sont bien celles d’une Guadeloupe faiblement industrialisée, aux filières d’activités marchandes déséquilibrées, au commerce extérieur excessivement déficitaire, au niveau de chômage massif et persistant, à la présence de territoires reflétant les stigmates de la précarité.

Les contraintes diverses appelant à l’urgence des réponses aux problématiques soulevées lors la crise sociale de 2009 sont toujours d’une actualité préoccupante : crise des déficits en Europe, menaces contre l’euro, désengagement de l’Etat,  etc.

Aujourd'hui, la société guadeloupéenne est à la croisée des chemins. Quelles orientations et quelles décisions  pour un meilleur avenir ?

A l’échelle économique qui nous concerne dans ce propos, « Développement endogène versus développement solidaire », « Développement endogène couplée au développement solidaire », etc., quels que soient les objectifs fondamentaux qui seront retenus pour guider les programmes d’intervention des décideurs publics et privés dans les mois à venir, il est clair qu’une batterie de mesures économiques et législatives devra soigneusement être calibrée afin de refonder le modèle de développement de la Guadeloupe.

Cible centrale des orientations à mettre en œuvre en matière de politique économique,  nous soutenons l’idée que la redynamisation de la production locale est un axe incontournable pour reconfigurer le modèle de développement économique de l’archipel.


La production locale et les constats de sa visibilité et de ses potentialités

Encore aujourd’hui, lorsque l’on parle de production locale en Guadeloupe, de manière souvent instantanée, les regards sont dirigés vers les filières de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Mais en scrutant attentivement le panel des entreprises de l’archipel ainsi que la longue liste des produits fabriqués ou transformés dans les communes guadeloupéennes, l’on tombe rapidement sur l’étonnement de leur grande diversité, allant jusqu’à la surprise.
Dans le champ très vaste de l’agroalimentaire, il est important de relever que c’est un secteur déployé sur plusieurs filières d’activités, chacune structurée en segments de marché : la fabrication d’aliments pour animaux de ferme ; la transformation des produits de la mer ; la transformation de fruits et légumes (condiments et d’assaisonnements, fabrication de confitures, etc.) ; les boissons rafraîchissantes sous leurs nombreuses déclinaisons (boissons gazeuses, jus de fruits,  boissons énergétiques, etc.) ; les eaux plates ; les sirops ; les boissons alcoolisées en dehors du rhum (filière des liqueurs, ) ; …
Dans cette batterie de filières professionnelles, il est important de mettre en avant que des scientifiques et entrepreneurs locaux ainsi que d’autres investisseurs en Guadeloupe, artisans ou industriels, ont su faire preuve de grandes capacités d’innovation. C’est bien sur les hauteurs de Petit-Bourg, à l’Inra, qu’ont été mises au points des inventions comme le procédé de stabilisation du jus de canne, le procédé d’obtention de produits dérivés de bananes dont le pur-jus de banane, la pomme-patate etc.

Il est opportun de prendre conscience de l’existence d’un sous-secteur industriel de fabrication de biens intermédiaires qui proposent des produits phares tels que le ciment, la peinture, le béton. La peinture sans COV (Composés Organiques Volatiles) est précisément une innovation récente dans les peintures propres, elle est mise au point sur place dans une société située à Baie-Mahault. La tôle «TOP DUR +» équipée d’un affaiblisseur thermique et acoustique, labélisé (3 matières, 6 épaisseurs, 20 couleurs et 10 ans de garantie), est également fabriquée à Jarry Baie-Mahault. Elle s’illustre par sa différence d’efficacité vis-à-vis d’une tôle d’acier « sèche » classique. Avec d’autres exemples, il est aisé de multiplier les illustrations du haut niveau de technicité atteint dans ces domaines industriels, attestant de l’existence d’unités locales performantes dans ces industries malgré les contraintes difficiles du marché et de la concurrence internationale…
Principalement installés dans l’agglomération pointoise, les ateliers de fabrication des professionnels de la vitrerie, la marbrerie, la menuiserie aluminium,  la peinture ou encore la fabrication de bétons et également la liste de leurs produits témoignent sans aucune ambiguïté des mutations du tissu productif de la Guadeloupe, reflétant de nos jours les facettes de la modernité.
Il est intéressant de noter que la Guadeloupe héberge des entreprises qui sont en train de constituer progressivement une filière pharmaceutique au sein de laquelle on recense des produits de types compléments alimentaires, des tisanes, des thés, des produits de beauté et des cosmétiques.
A l’instar des éléments qui viennent d’être évoqués, il importe d’observer que le secteur de l’édition et de l’imprimerie est équipé avec des appareils à la pointe du progrès et propose des produits que le guadeloupéen manipule tous les jours : journaux, livres, prospectus de publicité, panneaux publicitaires, affiches…

Comment expliquer les difficultés rencontrées par les secteurs de la production locale ?
Avec l’objectivité des chiffres, il va de soi que les effectifs des entreprises œuvrant dans la transformation de produits paraissent bien faibles devant celles rattachées au secteur tertiaire. Ainsi, même si le tissu productif guadeloupéen offre les reflets d’une économie en images positives, il demeure surtout vrai qu’il connaît des difficultés depuis plusieurs décennies, freinant pleinement son agrandissement. Parmi les multiples raisons explicatives, aussi différentes les unes des autres, l’on peut se contenter d’en citer deux.

L’insuffisant soutien des consommateurs locaux
Il est bien regrettable que des dizaines de produits proposés par des entreprises locales n’aient pas encore rencontré le grand soutien des consommateurs locaux. Quelques exemples: le jus de canne Kanasao, les chips de banane, la farine de banane, la semoule de banane, la farine de dictame, la bière locale.
Le consommateur a le pouvoir du choix, même si, dans certains cas, on peut comprendre la difficulté de choisir face à des produits importés moins chers, mais c’est loin d’être une généralité. Il y a en effet à l’instar de la bière, des produits locaux de bonne qualité, moins chers et qui pourtant ne rencontrent pas le succès.
L’une des interrogations que l’on est en droit d’évaluer est alors celle de la comparaison du degré de patriotisme économique des Guadeloupéens face à ceux des autres départements français, en particulier à ceux des autres DOM. Sur l’examen de cas pratiques comme la bière, les jus de fruits et la biscuiterie, qu’en est-il des comportements différenciés des consommateurs locaux ?


L’attitude critiquable de la grande distribution
En 1983, l’archipel comptait 13 magasins de type grande surface pour une superficie totale de vente égale à 19403 m². Une quinzaine d’années plus tard, en 1998, ces chiffres sont passés respectivement à 47 et 46712 m². Durant cette période, comme au plan national, ce développement a soulevé de vives critiques à l’échelle locale, leur attribuant la responsabilité de la mort lente du petit commerce (petit lolo, boulangerie, boucherie, etc.), la transformation de territoires régionaux en société de consommation, etc. Malgré l’adoption de plusieurs lois en France visant à limiter l’essor de la grande distribution et protéger le petit commerce, on a assisté en Guadeloupe à la poursuite d’un mouvement de renforcement du nombre de grandes surfaces. Au 1er janvier 2009, on dénombre ainsi 55 supermarchés ou hypermarchés.
Après ces quelques éléments rapides sur la croissance des grandes surfaces en Guadeloupe et leur rôle dans l’économie, que répondre à la question « fallait-il permettre leur implantation ? »
Avec le recul nécessaire, il importe de garder en tête qu’un supermarché ou un hypermarché est un modèle d’équipement commercial. Il est clair que ce modèle a apporté une grande commodité à la fois pour le client et pour le distributeur. Dans la même ligne d’idées, en regard de son poids en tant qu’employeur et créateur de valeur ajoutée, il faut aussi souligner que la grande distribution est devenue en Guadeloupe un acteur incontournable du tissu économique.
Un autre modèle de commercialisation aurait-il permis un meilleur développement du commerce et de l’économie ? S’il est délicat d’apporter des éléments de réponse à cette question qui appelle d’ailleurs à un exercice d’imagination assez difficile, au final, en se plaçant dans les idées de tel ou tel scénario, il semble bien que ce n’est pas tant l’outil en lui-même qui pose problème, mais plutôt les défauts de sa régulation.
Imaginons un instant toute la puissance de la grande distribution prenant fait et cause de la production locale, faisant l’effort de la soutenir véritablement. Ce serait des dizaines d’entreprises qui se porteraient mieux, ce serait de l’emploi en plus dans notre archipel. De notre point de vue, la question de la pratique du tout import de la grande distribution est une problématique cruciale. La pratique de l’import/export doit-elle perdurer uniquement sous l’angle de recherche de marges commerciales optimales, au détriment de l’intérêt collectif ? Une vision de l’import/export au service du développement économique est-elle envisageable ?
Dans la continuité des réflexions ouvertes durant la crise de janvier-mars 2009 sur le rôle des grandes surfaces dans le maintien des déséquilibres économiques actuels dans les DOM, ne paraît-il pas souhaitable d’examiner les paramètres institutionnels autant que législatifs qui pourraient permettre un renforcement de leur régulation ? Le champ de ces interrogations, à ne pas en douter, dépassent le cadre économique…


La croissance de la production locale : les enjeux et les perspectives

La problématique de l’emploi
Très souvent, la Guadeloupe s’est distinguée au sein de l’ensemble français comme un département affichant l’une des plus fortes dynamiques de création d’entreprise. La dynamique de création d'établissements a forcément un impact sur la création emplois, avec a minima la création d’au moins un emploi pour chaque nouveau établissement, celui du porteur du projet. Il est dès lors réjouissant de constater les étincelles sortant des initiatives intéressantes en matière d’activités nouvelles dans le tissu productif.  Mais à l’inverse, il est désolant, triste, …, de recevoir les images négatives accompagnées d’informations dramatiques de leurs conséquences sociales lorsque ces établissements rencontrent des situations difficiles, allant jusqu’à la cessation d’activité.

Du temps de la présence forte d’entreprises fleurons et de produits originaux tels ceux de la Société antillaise de découpe et de charcuterie industrielle -SADECI- et son produit phare Jambon Rio, la bière Gwada avec ses traits originaux de parfum de rhum et de canne, la gamme Bichon (farine de banane plantain, semoule de banane, Chips salés de banane plantain), ce sont des dizaines d’emplois directs que généraient chacune de ces entreprises et, de manière cumulée pour les filières, des centaines d’emplois à travers la dynamique du circuit économique (commercialisation, transport, marketing, etc.).

Quelle fierté de voir ces professionnels de la filière des boissons se donner pour élaborer leurs gammes d’articles innovants à l’instar des boissons telles que : Kanasao (première mondiale dans la commercialisation de jus de canne stabilisé, sans apport de produits chimiques) ; le « Blanc Moelleux de Banane » qui est une boisson apparentée au vin, issue de la valorisation de la banane ; les nombreux sodas originaux comme Ti Soda, Yékri ou Kilibibi ; etc. N’est-ce pas qu’elles offrent aux Guadeloupéens l’opportunité d’être présents dans ce domaine de l’industrie et de pouvoir gagner des revenus salariaux.

Quelle satisfaction de scruter l’évolution de certaines filières industrielles pour découvrir par exemple que l’archipel a su concrétiser la modernisation de son appareil de production en l’élargissant à des activités qui ont drainé un effectif significatif de créations d’emplois au cours de ces dernières années : menuiserie industrielle, fabrication de peinture, fabrication de produits métalliques (armatures, treillis, tôles, menuiseries métalliques), etc. En centrant leurs activités sur la production destinée au secteur de la construction, c’est ce secteur des biens intermédiaires qui regroupe la majorité des effectifs salariés de toute l’industrie.

En dehors de ces filières, c’est probablement avec étonnement que le Guadeloupéen pourra découvrir la diversité des autres produits fabriqués dans les communes de l’archipel, en notant entre autres la présence de l’activité de fabrication de bicyclettes et de véhicules pour invalides, la production de matelas (Les matelas Baptistide à Basse-Terre), la fabrication de papiers jetables tels que les essuie-tout, etc.
Aussi, à l’opposé de ces sentiments de fierté évoqués plus précédemment, quelle incompréhension de voir l’inquiétude transparaître aux travers des efforts que doivent déployer ces entreprises pour préserver leurs activités et, en par voie de conséquence, l’emploi en Guadeloupe. C’est qu’en plus de l’acte de production, la production locale doit en outre gagner la décision découlant du choix des consommateurs locaux…

La production locale comme levier du développement endogène
Sujet controversé à certains égards, la question du « Made in France » a reçu un écho large et très favorable lors de la période des élections présidentielles françaises de 2012. C’est que la relocalisation des activités de production sur les territoires de l’hexagone constitue pour de nombreux économistes et hommes politiques une voie royale permettant de lutter contre le chômage.

Cette problématique nationale invite naturellement à penser à sa déclinaison au plan régional. Le choix de l’appellation « Redressement productif » pour le ministère de l’industrie est un signe fort traduisant la volonté du nouveau gouvernement d’appréhender la reconstruction du secteur industriel comme une grande cause nationale. Dans le cas de l’archipel Guadeloupe, il va sans dire que la déclinaison logique de cette ambition industrielle devrait porter sur une stratégie de redynamisation du tissu productif industriel dans toute sa diversité. De manière plus globale, incluant les secteurs de l’industrie, une telle stratégie devrait consister à faire du développement de la production locale une cause régionale.
La production locale pouvant être perçue comme le levier principal du développement endogène, dès lors il est utile s’arrêter un peu sur les perspectives de sa croissance.

Revenons encore une fois de plus vers le secteur de l’agro-transformation. Il faut avoir en tête que des opportunités d’émergence de nouvelles dynamiques sont largement faisables. Citons un seul exemple, celui de la filière des boissons de type jus de fruits. Il y a des raisons de croire en l’élargissement du panel de produits élaborés localement avec des nouvelles boissons originales. Juste une illustration : les smoothies obtenues facilement à partir d’eau et de fruits et légumes mixés sans additifs et sans conservateurs ; comment ne pas s’autoriser à penser que cette gamme de jus, qui ne constitue en rien une nouveauté du coté de nos “recettes maison”, pourrait fort bien faire l’objet d’une industrialisation locale et, par la même, apporter des réponses commodes en matière de santé pour permettre la consommation des “cinq fruits et légumes par jour” ?

Autre secteur porteur : la menuiserie industrielle. Cette filière se voit ouvrir de belles perspectives : mise en place de la réglementation thermique 2012, marché de la rénovation, marché du neuf avec des logements aux nouvelles normes de construction etc. Au sein de notre archipel, elle propose une diversité de produits déclinés en plusieurs familles : volets roulants, stores, clôtures, balcons et gardes-corps, menuiserie aluminium, portails… Il est sûr que les intrants sont importés, mais la fabrication demeure locale.

Dans le registre des perspectives, il faut à mon avis accorder beaucoup d’attention et de respect aux activités effectuées dans le champ très vaste des 200 métiers d’art et de leur gamme étendue de produits : cuvées spéciales, porte-clés, T-shirts, livres, stylos, cartes souvenirs, lampes de poche solaires, poupées, bijoux de fantaisie etc. L’archipel est en déficit d’une industrie des articles-cadeaux qui existent un peu partout à travers le monde, mais il dispose de gros potentiels qu’il s’agit de mettre en synergie et en position d’échanges inter-sectoriel avec le reste de l’économie.

Sur les conditions d’extension de la production locale : l’édification d’un statut
Tout compte fait, la « composante production locale » est devenue une thématique galvaudée, citée dans les discours et aussi dans les actions des pouvoirs publics. Mais malgré tout ce qui est fait pour la défense des biens issus de cette production, on observe encore le constat suivant : « Le manque de statut de la production locale dans le modèle économique guadeloupéen ».

Sous l’angle d’un ensemble de dispositions législatives ou réglementaires fixant des garanties fondamentales (droits et obligations) accordées à une entité ou sous l’angle de sa position sociale (d’après les définitions du petit Larousse), il faut bien admettre que la production locale guadeloupéenne ne jouit pas d’un statut qui aurait pu lui garantir une position plus solide dans l’économie et la société guadeloupéennes. Si dans d’autres pays ou espaces infranationaux la seule caractéristique de « fabrication locale » est suffisante pour apporter cette  solidité, il en va autrement en Guadeloupe où, même avec les caractéristiques additionnelles d’excellence, la production locale doit se livrer encore plus dans les batailles commerciales pour s’imposer.


Conclusion

Aujourd’hui, le tissu industriel et les autres branches productives de la Guadeloupe s’illuminent par leurs multiples facettes et donc par la richesse de leurs images sectorielles, mais aussi, la sous-optimalité de la création de valeur ajoutée qu’ils peuvent potentiellement générer.

Ces vingt dernières années en particulier, l’économie de l’archipel a vu l’émergence d’entreprises faisant le pari de l’approvisionnement du marché domestique par des productions locales en lieu et place des produits importés. Cette stratégie de l'import-substitution contribue ainsi en partie à la reconfiguration de l’appareil productif, entre la modernisation de ses filières traditionnelles, le prolongement et la rupture avec ces dernières et, l’ouverture vers de nouveaux produits et métiers générateurs d’activités.
Il est indiscutable que les potentialités de la Guadeloupe dans ces domaines sont réelles mais il est tout aussi juste d’établir le constat de leur sous-valorisation et de l’existence de facteurs de blocage de leur expansion.

Mais réussir la nécessaire reconfiguration du modèle de développement économique guadeloupéen implique le cheminement vers une stratégie de croissance de la production locale. Dans l’une de ses premières déclarations, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg avait exprimé clairement : « Je lancerai dans quelques semaines un appel à tous les Français de bonne volonté pour qu'ils nous apportent leurs idées » pour la « reconstruction de notre appareil productif », « grande cause nationale ». Il va de soi que cet appel concerne les Guadeloupéens et que l’une de ses déclinaisons sur les territoires de l’archipel est une invitation à faire du développement de la production locale une cause régionale. N’est-il pas toujours d’actualité de relever ce défi et de reléguer au passé les mutations subies par le tissu économique pour les substituer autant que possible par des transformations voulues ?

Photo: Alain Maurin, maître de conférences en économie à l’Université des Antilles et de la Guyane

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